La vulnérabilité

Il y a quelques temps une amie m’a partagé un extrait de sa lecture du moment:

« (…) il est tentant de croire que nos doutes et notre confusion prouvent que le moment est mal choisi, que nous n’avons pas l’étoffe nécessaire ou que nous faisons fausse route. (…) En réalité, tout le monde peut prendre un nouveau départ, et ce nouveau départ est difficile pour tout le monde. (…) Suivre ses vraies aspirations, c’est déclarer : « j’existe en tant qu’être unique. » C’est affirmer son indépendance d’une façon bien plus profonde qu’au début de l’âge adulte. En effet, le jeune adulte quittant le nid familial ne fait que proclamer son autonomie. En revanche, l’être en transition proclame son indépendance et détermine en toute liberté le chemin qu’il a choisi de suivre.  »  Transitions de vie – William Bridges


Chauffeur si t ‘ es champion…

Cette citation m’a profondément touchée et m’a fait penser à une autre lecture, où l’auteur (dont j’ai oublié le nom) explique que nous sommes comme des chauffeurs de bus qui pouvons choisir les passagers que nous laissons entrer dans notre véhicule: émotions, pensées, sentiments… Dans mon cas, la peur est un passager qui court après le bus, cherche à rentrer par la porte ou par les fenêtres et que je m’efforce de faire descendre à l’arrêt d’après ou le suivant… Le principal étant d’être conscient de quels passagers est à bord en faisant (au hasard!) une petite séance de sophro par exemple, et de savoir qu’il est de notre responsabilité, en tant que chauffeur, de choisir qui nous acceptons à bord pour le voyage. C’est au chauffeur de se positionner pour laisser entrer ou non tel ou tel passager, parfois d’en tolérer certains uniquement sur une partie du voyage. C’est de ce positionnement que découle notre façon d’être au quotidien, il est déterminant dans chacune de nos relations, y compris dans la relation à soi.

La posture est une prise de position

Pendant ma formation, nous avons eu un échange sur la différence entre la posture et la position. Le positionnement, ou, l’action de se positionner, demande beaucoup de courage! Le courage d’être authentique, de s’exposer tel que l’on est, avec tout ce qui nous constitue. Brené Brown (dont je vous recommande les vidéos) explique que le courage vient du latin « cor » qui signifie cœur, siège des sentiments nobles. La définition originelle du courage est, selon elle, de raconter qui nous sommes avec tout notre cœur. Quoi de plus exposant? Y-a-t-il quelque chose qui peut rendre plus vulnérable que de se livrer pleinement, entièrement? De montrer qui nous sommes, sans réserve?

La congruence comme  boussole

La vulnérabilité demande nécessairement le courage d’accepter quelques critiques, peut-être même le rejet par certain (Ô peur ultime!!!). Car si se montrer authentique est la seule façon d’être cohérent avec tout ce que l’on est, il n’y a aucune garantie sur la façon dont l’autre va à son tour se positionner. C’est un peu comme dire « je t’aime » à quelqu’un en premier. C’est se dévoiler et montrer ce qui est important pour nous, sans savoir si nous aurons le retour que l’on espère tant. Et c’est pourtant le seul chemin, la seule route tracé pour nous, au volant de ce bus, peu importe la destination! N’ayez pas peur de votre part vulnérable, sublimez là; comme dans la philosophie du Kintsugi, cette technique ancestrale du Japon qui consiste à réparer un objet brisé en soulignant ses fissures avec de l’or, au lieu de les masquer.

Être pleinement soi y compris avec les autres.