Courir après la reconnaissance

Courir après la reconnaissance, Blog Fortiche
Julien est un gentil garçon. Tout le monde lui dit.

 “ Ah ! C’est chouette de travailler avec vous Julien, vraiment vous êtes facile.

 “ Merci Julien, c’est super sympa de venir pour mon déménagement un dimanche à 7 h.

 “ Julien, ça ne te dérange pas si finalement, je te rends ta voiture la semaine prochaine, la mienne est toujours en panne.

OUI, Julien est un gentil garçon. Et que tout le monde lui dise, que tout le monde le voit comme ça… Eh bien, vraiment, il est content!

Bon ce n’est pas facile de jongler avec autant de travail depuis qu’il a récupéré les dossiers que Paul et Danièle ne voulaient plus traiter. Il a moins de temps à passer avec sa famille. Il aurait pu bosser ce week-end pour pouvoir rattraper son retard, mais il a fallu aller aider Mireille pour son déménagement. Et tout ça en se déplaçant en bus, puisqu’il a prêté sa voiture à Jérôme (comme la sienne est en panne).

Julien doit bien l’avouer, il espère que tout le monde voit les sacrifices qu’il peut faire ! Il se donne la mission d’être une personne sur qui l’on peut compter, il faut que ça paye !

Livre comptable

Dans cet exemple, Julien se rend la vie impossible, car c’est un prix qui lui semble acceptable pour obtenir de la reconnaissance.

Pour chaque action posée, c’est comme si Julien notait une créance dans un livre comptable.

Parfois, il obtient un sourire, un merci, une boîte de chocolats (…) et la dette est soldée.

Mais parfois, Julien n’obtient rien ! Pire, s’il lui arrive de commettre une erreur une fois, l’erreur sera relevée alors que tous ses efforts seront passés à la trappe. Dans sa tête, le couperet tombe : « Après tout ce que j’ai fait pour toi !!! ». Il ne dit rien Julien, il est comme ça. Mais la colère et la frustration s’accumulent et finiront un jour par déborder !

La soif de reconnaissance

Le sentiment de reconnaissance est un élément essentiel de l’estime de soi. Nous avons tous besoin d’être reconnu pour ce que nous sommes, ce que nous faisons, ce que nous donnons. Quand ce besoin est nourri, nous pouvons nous sentir respectables, aimables (dans tous les sens du terme).

En revanche, la quête effrénée de reconnaissance amène bien souvent à en faire trop pour l’autre jusqu’à s’oublier soi-même. Comme si l’on cherchait à remplir un puits avec un arrosoir : c’est perdu d’avance !

Le risque avec cette soif de reconnaissance, c’est d’avoir l’impression de perdre un peu qui l’on est. Julien est plus dans l’attente d’un signe de reconnaissance que disponible à lui-même. Cela peut aussi amener de forts ressentiments, souvent contenus le plus longtemps possible.

Et la sophro dans tout ça ?

La sophro permet de prendre un temps pour soi. Ce qui déjà, n’est pas courant pour ceux qui jouent les pompiers pour les autres.

Le ou la sophrologue, grâce à une écoute active et non jugeante, offre aussi un espace pour déposer ses sentiments et ses contradictions.

L’accompagnement permet de prendre conscience de certains de ces fonctionnements. Puis de changer de point de vue et de posture en fonction de ce qui est juste pour vous.

La valorisation de ses propres ressources, de ses propres capacités permet de nourrir de façon autonome son besoin de reconnaissance.

La relation à soi devient progressivement plus positive, et la relation aux autres se rééquilibre.